Topo sur les MLC monnaies locales complémentaires appelées aussi monnaies citoyennes

En novembre 2005 , la veille d’un début d’émeutes de banlieues historique qui durera plusieurs mois dans mon quartier, je participe sur Avignon à un séminaire/conférence/atelier sur le thème « Comment changer l’économie pour respecter l’environnement ».

Pendant ce séminaire en petit comité de quelques jours j’ai pu faire la connaissance de personnalités politiques, philosophes, économistes et écrivains d’influences comme le conseiller de jacques Delors, Pierre Rabhi, Patrick Viveret, Hulot etc avec qui nous avons travaillé ensemble en table ronde pour proposer des possibles et notamment la mise en place de monnaies « fléchées », de monnaies locales complémentaires MLC.
De retour dans mon quartier la triste réalité de l’injustice socio-économique politique et culturelle me revint au galop et j’entreprends alors en parallèle de ce projet de MLC , l’étude du principe de revenu de base.
A partir du mouvement Sol créé en 2007 avec l’Abeille de Villeneuve sur Lot, je participe à initier la première MLC de France en 2011 bénévolement dans mon quartier du Mirail et je constate dès 2012-2013 clairement les problèmes que je vais citer plus bas**.

En 2013 je m’engage dans le développement du MFRB Mouvement Français pour le Revenu de Base, en participant aux AG sur Paris et CA en ligne .
Le 22 Aout 2014 , jour de la disparition de yoland Bresson qui a préfacé la TRM, Galuel fait une conférence remarquable , un « bisou intellectuel » comme diront certain-es lors de la première université d’été DES revenus de base.
En Novembre 2014 je participe à Montreuil aux RML 4 , les 4èmes rencontres de la monnaie libre avec le démarrage du projet Ucoin.

**Analyses des MLC monnaies locales complémentaires .

  • le volume d’utilisation des MLC (toutes confondues) connu à ce jour est de 8 millions d’euros en 8 ans. Ce volume ramené par utilisateur revient à 2 euros échangés chaque mois sous forme de MLC par 54 000 individus en 8 ans.

  • les MLC coûtent des subventions à leur fabrication et fonctionnement , elles nécessitent de financer le paiement de service (salarier des rabatteurs et contrôleurs) et l’impression de billet (consortium bancaire).
    Lors d’une réunion du Sol violette nous avions calculé au bilan que les bons d’achat de 200 000 euros en Sol avaient coûtés 100 000 euros tous frais payés.

  • Les MLC ne sont pas des monnaies alternatives (née autrement) mais des bons d’achat fléchés de monnaie dette. il faut que l’utilisateur donne un euro pour avoir un sol, si pas d’euro alors pas de sol.

  • L’argument de (re)localisation de l’économie par les MLC ne tient pas , la majorité du volume des échanges se font dans les Biocoop alors que cette chaîne propose moins de 20% de ses produits de fabrication locale.
    A contrario rien empêche un bitcoineur d’acheter local .

  • l’argument comme quoi les MLC retirent la monnaie de la spéculation ne tient pas pour la simple raison que la spéculation naît de l’épargne (assurance vie) pour ne pas qu’elle perde de son poids avec le temps.
    Or les MLC sont typiquement de la monnaie qui ne sert pas à l’épargne mais qui sert à échanger rapidement (surtout si fondantes).

  • l’existence des MLC n’a aucun effet du point de vu des inégalités .
    Constatant l’echec total du Sol dans mon quartier très pauvre la municipalité avait entrepris de distribuer une charité mensuelle de quelques dizaines d’euros en billets de Sol aux plus pauvres des affiliés de la maison de chômeurs de mon quartier .
    j’ai assisté alors à une bagarre sur mon stand à cause du fait qu’un individu trouvait injuste de ne pas pouvoir obtenir ce portefeuille sous le prétexte que sa feuille d’impôt comportait des (faibles) revenus déclarés au dessus du plafond administratif alors que d’autres aux revenus plus importants que les siens et non déclarés bénéficiaient de cette charité.

  • Les MLC de France et d’ailleurs sont toutes des initiatives de classes moyennes et supérieures , des citadins et héritiers en recherche de sens , sauf pour la MLC la plus grande de l’histoire , le Credito Argentin de 2000 à 2002.
    J’ai découvert que l’avenement de la plus grande MLC de l’histoire qui a été utilisée par plusieurs millions d’argentins pendant presque 2 ans coincide avec l’avenement de Monsanto Company en 2012 et reciproquement .
    je m’explique, en l’an 2000 l’argentine subie une fuite de ses pesos et pour juguler cette fuite l’etat argentin avec ses banques imprime des bons d’achat de Pesos , des creditos qui ne peuvent pas sortir des frontières , à la place des pesos restants.

    Pendant presque 2 ans les argentins vont vivre en souffrance socio-économique et sanitaire avec peu de monnaie d’une part et sous forme de MLC à la place du pesos d’autre part . Cette période fut propice pour les ingénieurs commerciaux en semences transgéniques américains de la famille Monsanto pour faire accepter aux propriétaires locaux (gaucho) exsangues la « sojéneisation » de leur immenses terres agraires.
    Dans les faits il s’est avéré que l’exportation dès la première fournée du soja argentin fit revenir le pesos et que l’expérience Credito a été annoncé stoppée par l’état et les banques pour raison de faux Créditos imprimés en masse illégalement.
    Depuis 2012 le semencier est devenu une institution de domination mondiale et l’Argentine vit quasi exclusivement de successions de crises et d’exportation de son soja et blé transgénique à glyphosate.

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Merci pour ce topo

Il est évident qu’il y a un coût pour construire une nouvelle solution monétaire. Le choix d’une crypto-monnaie dans le cas de la June me parait être une des solutions les plus économiques. Quelque part, l’infrastructure Internet de même que la connexion pour chaque internaute à son compte Césium ne sont pas comptabilisées.

En revanche, le coût total des serveurs hébergeant cette crypto-monnaie a-t-il été évalué ? Même superficiellement. Je pense en particulier aux heures de codage, notamment pour la nouvelle solution à base de Rust.

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à quoi les MLC seraient une solution selon vous?
avez-vous lu le topo?

je ne comprends pas ce que vous voulez dire.

coût en quelle monnaie?

Oui, j’ai bien lu le topo, rassures-toi.

Ce que je comprends en te lisant, c’est qu’il y a un coût pour construire la solution à base de billets imprimés pour le Sol Violette. J’ai bien compris qu’il s’agit d’une monnaie locale complémentaire pas de Monnaie Libre.


J’essaye d’être plus clair dans mes propos

Le choix stratégique d’opter pour une crypto-monnaie est de nature plus économe, en coût de fabrication, maintenance, etc… C’est le choix de la June, n’est-ce pas ?
Pourtant, malgré cette économie drastique, il subsiste de l’investissement humain, des coûts énergétiques, de l’ingénierie mathématique et de la création logicielle qui, j’imagine, peut se calculer. Le coût de construction n’est donc pas nul, à l’instar de tout logiciel libre.

Ce que je vois aussi, c’est que pour que la chaîne de bloc persiste (coût de maintenance), il faut bien avoir un Internet qui fonctionne, payer son fournisseur d’accès Internet par exemple, ou offrir des nœuds réseaux si on s’y connaît suffisamment en hébergement. En gros, le mode décentralisé, c’est que chacun paye un léger tribut sans vraiment s’en apercevoir. Bref, rien n’est totalement gratuit.

Je pense que dans le topo, tu pourrais illustrer le coût de fabrication de l’Euro en rapport avec celui du Sol Violette. Il y a certainement un rapport avec la quantité de masse monétaire, cela devient rentable à partir d’un certain seuil.

Suis-je à côté de la plaque ?

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non, les cryptomonnaies non libres coûtent un bras à cause du minage et/ou de la POS (preuve de mise).

oui, il s’agit pour l’instant de bénévolat et de quelques rémunérations en Ğ1.

oui, mon fournisseur d’accès à internet Tetaneutral est à but non lucratif et acceptera bientôt les dons en Ğ1.

je viens d’acheter un serveur pour proposer un C.H.A.T.O.N.S avec Developrog pour aider .

Le sol violette est de l’euro sous forme de bon d’achat , de « ticket resto ».
les MLC sont rentables pour les électoralistes creditocrates.

Le qualificatif de « bénévolat » est purement gratuit et n’engage que celui qui le profère !

Le fait que les co-producteurs de Ğ1 le soient de manière inconditionnelle, ne préjuge absolument rien quant à leur production qui serait « bénévole » ou « non-bénévole », estimée par l’un « non-mesurable » ou « mesurable en Ğ1 » du fait de l’existence même du DU Ğ1, ou bien mesurable en ĞX par ailleurs.

Je réfute toute conceptualisation du terme « bénévole » unilatéralement proférée par X envers l’activité de Y, qui n’existe que sous le seul prétexte parfaitement fallacieux d’une projection non-libre sur les phénomènes observables.

Absolument rien n’assure que les développeurs de Duniter/Ğ1 ne risquent pas de s’enrichir à des niveaux parfaitement non-mesurables, et prétendre qu’ils ne sont pas en train de le réaliser n’engage que celui qui le profère.

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je suis bien d’accord mais quel adjectif qualificatif préferes-tu pour signifier la valorisation de cette activité passée et actuelle alors?

quand au futur , l’enrichissement à des niveaux parfaitement non-mesurables des acteurs d’hier et d’aujourd’hui, j’y crois aussi avec ferveur.

C’est un développement, c’est un fait mesurable (ne serait-ce qu’en ligne de code, passer de zéro à 1000 ou de 1000 à 2000 est un développement).

Le fait de l’estimer par ailleurs en investissement via une valeur économique tierce échangeable n’engage que celui qui le profère, et n’est véridique que lorsqu’une mesure est constatée (sinon cela s’appelle pure spéculation).

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il s’agit de développement , soit.

Merci @Galuel, passionnant ton texte.

GNU/Linux : 14 milliards d’euros à l’aide d’outils de valorisation connus du marché de l’informatique

Edmond Albius, esclave, inventeur du procédé de pollinisation de la vanille, qui fit la fortune… des planteurs

Des informations à mettre en valeur…

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Bonjour, je souligne quelques erreurs et maladresses (non étonnantes venant de mathieu…), mais d’abord, je me présente, très succinctement pour ne pas alourdir mon égo: je suis un ancien développeur de monnaie locale et ancien membre du MFRB (Mouvement Français pour UN Revenu de Base) . Je me tourne maintenant vers la Ğ1 qui me semble mieux correspondre à mes attentes, malgré la détestabilité de certains de ses défenseurs.

Navré, mais si. Dans la mesure où elles sont nées d’initiatives citoyennes, ce qui n’est pas le cas de l’euro, on peut affirmer qu’elles sont réellement alternatives. Le fait qu’elles soient reliées à l’euro n’y change rien, ça n’a aucun rapport.

L’exemple de la Biocoop est absurde: d’une part, la majorité des échanges ne se font pas chez eux (peut-être à Toulouse, mais ce n’est pas une généralité) et d’autre part, ils les utilisent de toute façon dans le circuit local et ne peuvent pas faire autrement.

Ce que tu aurais pu dire, c’est que la masse de MLC reconvertie est trop importante pour que l’on puisse affirmer qu’elle relocalise réellement l’économie. En effet, pour des raisons de trésorerie certains commerçants sont obligés de demander à changer leurs unité de MLC en € et cette masse monétaire retourne donc dans l’économie classique. Et ce quelle que soit la MLC, constat sur tout le territoire français.

Faux. Les fonds de garantie (les euros collectés contre des unités MLC) sont pour la plupart sur des comptes épargne non spéculatifs ( à la NEF, dans la plupart des cas) et ne permettent pas de financer des projets toxiques.

Partir d’un fait divers très local pour en faire une généralité est très maladroit. Ce n’est pas probant, et donc irrecevable.

Copie à revoir, donc :wink:

Un sacré deni de réalité que voilà.
Mon post fait des constats objectifs et vérifiables , libre à vous de les refuser.

Nb: Poids économique du bon d’achat de dette bancaire flèché = 2 euros mensuels par mois par 54000 individus.

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Désolé, mais il n’y a rien d’objectif dans ton propos, c’est du parti pris contre les MLCC, et rien de plus. Aucun système monétaire n’est actuellement parfait, et il est puéril de dénigrer l’un pour vanter l’autre. Libre à toi de ne vouloir l’entendre.

nb: quant aux chiffres que tu cites, je n’en connais pas la source, donc pas vérifiable.

ps: je ne suis pas entrain de défendre les MLC, mais de corriger tes allégations mensongères.

Il s’agit pourtant des statistiques du mouvement Sol, vous pouvez vérifier .
Si vous êtes véritablement connaisseur en monnaie locale vous devriez connaître les sources.

Je ne prends aucun parti , libre à vous de croire au bon d’achat de monnaie bancaire comme une aide au changement.

Encore un point de vu subjectif.
peut paraître parfait pour un individu ce qui parait absurde pour d’autres.

merci alors d’avoir l’honnêteté de les indiquer ne serait-ce que pour ceux qui ne sont pas « connaisseurs »…

à quel moment ai-je dit que je croyais en quelque chose? Ce qui m’importe c’est de savoir. Les théories, les belles allégations, c’est de la littérature, qui m’importe peu.

J’aurai préféré une contre argumentation, sourcée, de ma première réponse, c’eut été plus constructif, mais bon…

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Sources : chiffres des monnaies locales et baromètre du mouvement sol.

En fait, le seul chiffre à retenir est 8 millions d’euros. Il est a lui seul suffisamment dérisoire face aux milliers de milliards de l’économie nationale pou ne pas avoir besoin d’être réduit aux échanges individuels.

D’ailleurs ce calcul est erroné puisqu’il laisse entendre qu’il y aurait eu 54000 individus utilisant les MLC dès le début. Pour être exact, il faudrait connaitre le nombre d’utilisateurs actuels et le nombre d’unités MLC en circulation.

C’est stipulé : Le résultat par mois et par utilisateur est de 2 unl.

Un chiffre intéressant est le coût en unl de ce bon d’achat et au bénéfice /détriment de qui.

Il est de notoriété public que @mateo n’est vraiment pas doué en interaction social, les discussions en sont difficilement constructive… (sur le forum en tout cas)


J’ai travaillé pendant 1 an pour la MLC de Saint-Etienne, j’ai décidé de quitter car je trouvais ça inutile et mensonger, et j’ai rencontré la monnaie libre une semaine avant la fin de mon contrat.

Il y a 2 ans ou plus, avec un camarade lyonnais, on avait prévu d’écrire une série d’article sur les MLC (et d’autres monnaies) mais ça n’a jamais vu le jour. J’ai pondu une partie historique longue et pas très utile, et surtout, aprés l’avoir écris, j’étais finalement un peu mitigé sur le fait casser du sucre sur les monnaies locales. On a une facheuse tendance a s’attaquer à des initiatives qui nous sont proche et qui ne sont pas vraiment enemie (la monnaie libre profite beaucoup du travail des MLC, exemple ici : @mateo et moi en sommes issue).

Le copain ne s’est pas assez motivé à écrire l’épisode 3. Et je n’étais pas encore assez sûr de moi pour écrire la partie sur la monnaie libre (mais je l’ai fais il y a pas longtemps, c’est ici).

Bref, y a que les copain·es qui me demandent pourquoi j’ai quitter la MLC de Saint-Etienne qui ont lu juste les 2 premières parties.

Je met les fichier en-dessous, cale-toi bien ton siège, ça fait 12 pages!

Article MLCC - épisode1.odt (3,0 Mo) Article MLC - épisode2.odt (40,3 Ko)

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Je pense qu’il faut être de bonne constitution pour continuer à répondre poliment à des personnes qui vous qualifient de « détestabilité de certains de ses défenseurs. » ou « pas doué en interaction sociale ».
Ce sont des mots durs et vexants, propres à provoquer des réactions que les mêmes ne manqueront pas ensuite, de juger agressives.
Pourriez vous s’il vous plait, vous adresser à cet interlocuteur avec le même respect qu’en mérite n’importe quel autre en laissant de coté l’ad hominem, et traiter juste le fond.
Merci d’avance.

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